mercredi 23 janvier 2008

Never give up... ou presque.

Beecroft... petit rappel!
Tous les vendredi midi j'ai donc une boule au ventre avant d'y aller, je me sur-prépare mentalement et surtout je sur-prépare mes leçons, attribuant un timing précis à chaque activité afin de combler les 3 demi-heures qui me sont données. Je sais qu'en sortant j'aurais le sentiment d'un défi relevé, mais quand même, ce n'est pas facile. Et ce ne sont pas tellement les enfants qui qui m'effraient le plus (un peu quand même). C'est le fait que les instits soient avec moi dans la classe. J'ai l'impression (fausse) de devoir faire mes preuves à chaque fois. Je sais pourtant que les 3 instits sont adorables avec moi. Mais le fait est que je n'ai pas seulement sur moi le regard de 25 élèves émerveillés (ou pas) par la langue française, j'ai en plus le regard de professionnels. Mais je ne suis pas prof, je ne suis pas formée pour. Il les savent. Malgré certains désagréments parfois...

Vendredi dernier:
Au programme: les jours de la semaine.
1ère classe: les doigts dans le nez. Il faut dire que c'est la classe idéale: élèves très intéressés, concentrés et motivés + instit qui participe avec eux.
3ème classe: pas trop mal. Déjà je n'ai que 25 minutes avec eux, et 5 minutes de moins, ça se sent! Et puis les élèves sont gentils aussi.
Je vous entends déjà: "eh l'autre elle sait même pas compter euh, elle passe de 1 à 3!" Non, je garde juste le pire pour la fin. Mais si, rappelez-vous, la classe difficile. Difficile à la base certes, mais pas aidée non plus par le fait que la leçon se déroule en salle d'informatique. Avec les ordinateurs allumés sous leur nez.
Prenez un ordinateur d'un côté, une jeune femme qui vient leur parler une langue inconnue de l'autre et demandez à un gamin de 8 ans ce qu'il préfère. Gentille la jeune femme hein, et pleine de bonne volonté, mais quelque chose lui fait pourtant défaut: elle n'est pas un ordinateur.
Enfin bon, je me suis tout de même ramenée avec mes jours de la semaine. Coûte que coûte. Vaille que vaille.
Les 10 premières minutes allaient à peu près: ils découvrent, répètent après moi, répètent encore, rien de bien folichon pour la concentration en somme.
Les 5 suivantes, je les interroge sous forme de jeu. Beaucoup participent, c'est nouveau, amusant aussi et puis à cet âge là, ça aime la compétition.
Les 5 suivantes (de 15 à 20 minutes), un autre jeu pour les faire pratiquer. Nettement moins nouveau. Nettement moins de monde. Tous retournés à leur ordi. Seuls 3 pèlerins se démontent presque le bras pour que je les interroge. Puis 2 seulement. Puis une seule. Alors forcément, au bout d'un moment, on tourne un peu en rond. Vaille que vaille, je tiendrai. je ne compte plus en minutes, mais en secondes. 30 de plus, hourra!
Finalement, au bout de 22 minutes précisément je renonce. J'ai fait ce pourquoi j'étais venue. J'ai résisté. Je ne peux pas faire plus. "Au revoir, merci!" Et là, l'instit de m'achever: "Ah? Quick lesson today!"...... Aaaargh. Les boules. Mais je l'ai recroisée après en salle des profs et elle a dû voir que j'étais contrariée puisqu'elle s'est justifiée: "C'est une classe difficile, on est pas dans de bonnes conditions..."
Elle s'est donc rattrapée, mais comment me mettre plus la pression pour vendredi prochain!

Edit: nous sommes mercredi soir et je ne sais toujours pas ce que je vais leur faire faire....

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Allez courage!
Au moins ils ne se hurlent pas dessus tout en regardant des photos de pin-ups à poil sur Google!(si si c'est du vécu)
pao

Anonyme a dit…

Wow, ça doit pas être évident avec les ordis... Y'a pas moyen qu'ils te donnent une salle ailleurs? En plus, un écran d'ordi, par rapport à la tête d'un gamin, c'est grand, les yeux sur l'écran, ils peuvent même plus te voir, je pense...

Elodie a dit…

eh eh vu comme ça ce serait encore pire! mais non la salle est arrangée de telle sorte que quand je suis en face d'eux, eux sont de profils...les écrans ne sont pas face à moi...tu vois? et la prof leur demande de se retourner completement face à moimais ça ne dure guère...!